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Immersion dans l’Ultra Tour 220 du GRP 2019

Le Lac Bleu

Retour sur l’Ultra Tour du GRP (Grand Raid des Pyrénées) après deux semaines de récupération

Il s’est écoulé deux semaines depuis que Mathieu et moi, avons pris le départ de cet ultra trail mythique. En effet, la rédaction du « Ptittrailer » a décidé depuis quelques temps déjà, de se lancer dans l’aventure. 220 km et 12500 m de D+, ce n’est pas rien. Ce périple, elle l’avait tenté l’année dernière, alors que le parcours proposé, par l’organisation du GRP ne faisait que 160 km. Excusez du peu. Pour commencer, cela s’était soldé par un abandon sur blessure à Hautacam, km 61.

Le retrait des dossards

Retrait des dossards

Avant tout, c’est l’esprit “revanchard” que nous nous présentons au retrait des dossards, ce vendredi 20 août à 14 h. Un peu de nostalgie, nous envahit. A cet égard, nous sommes, tout de suite plongés dans l’ambiance car il faut montrer « patte blanche ». C’est le contrôle du matériel obligatoire. La bonne humeur et le sérieux des bénévoles, me fait oublier un instant le périple, dans lequel je me suis engagé et également ce que je vais affronter. Je ne le sais que trop. Dans cet esprit, je pars à la guerre contre la                  « caillasse ».

Le briefing

Briefing

Les formalités sont réglées. Le sac de sport « spécial GRP » pour les bases vie, récupéré, nous nous rendons à Cadéac, à 7 km de Vielle Aure. La bonne idée de l’organisation, un sac qui suit les coureurs sur chaque base vie. En effet, il est moins pratique d’avoir un sac sur chaque base vie. Cela simplifie la préparation et permet d’alléger le matériel de rechange. L’Hôtel du Val D’Aure, nous permet de nous reposer un peu. Alors que nous prenons nos marques, nous préparons le sac de délestage, que l’on doit remettre dès le premier jour à l’organisation. 18 h, c’est l’heure du briefing sur la place de Vielle Aure. Après les recommandations d’usage, on apprend de fait que la météo sera très favorable. Elle laisse ainsi envisager un beau weekend de trail, qui viendra clôturer la saison estivale.

Avant le départ

Après cela, nous faisons un petit tour à la “pasta party” pour se restaurer puis c’est le retour à l’hôtel. Nous faisons alors la rencontre de Yann, un ultratrailer bordelais, que nous accompagnerons le lendemain matin, sur la ligne de départ. Quoi qu’il en soit, le réveil est fixé à 5h, petit déjeuner dans la foulée et départ pour Vielle Aure à 5h30. Nous arrivons finalement sur la ligne cinq minutes avant le coup d’envoi officiel, de cette 12ème édition.

Jusque ici, tout va bien

Pas le temps de réfléchir, la course est lancée. Il fait déjà chaud. Les frontales illuminent la place du village. Les jambes sont bonnes. J’ai une petite douleur au dos ; pas d’inquiétude. Mathieu à l’air en forme. Nous partons tranquillement si bien que nous restons fidèles à notre stratégie.

« Qui va piano, va sano ».

Après une partie goudronnée, un bouchon se forme dès la première monotrace. Vu que la pente s’accentue ensuite légèrement, nous sommes dans les derniers.

Nous rencontrons alors René, 65 ans (V3H) et également finisher de quelques ultra trails. Il a terminé plusieurs fois le grand parcours du GRP. Respect.

Alors qu’une grande descente facile se présente, nous courons donc “au train” jusqu’au premier ravitaillement, à Payolle. Je touche alors une pancarte brandie, par une jeune supportrice, qui porte l’inscription :              « Frappes la pancarte pour être finisher ! ». Un signe du destin, pour cette raison, j’invite Mathieu, à en faire autant.

Payolle

Premier obstacle

Dès lors, je le trouve en forme notamment lorsqu’on attaque la première difficulté du parcours : le col de Sancours. J’ai quelques difficultés à suivre le rythme qu’il impose. Pourtant, je me suis entraîné trois semaines, dans les Alpes à 1800 m d’altitude ?

Je me sens déjà “dans le dur” bien que la course ait à peine commencé. Je progresse alors à ma vitesse de sorte que je laisse quelques centaines de mètres d’avance à Mathieu. Je sais qu’il est dans son rythme et qu’il m’attendra au prochain ravitaillement. A vrai dire, j’ai été plus en forme.

Nous croisons déjà quelques concurrents que nous laissons sur le bas côté. La portion est quand même bien raide ; 1360 m de D+ pour 15,8 km. Après cela, au ravitaillement, je me “refais la cerise” avec un verre d’eau pétillante et un autre rempli de “coca”. Le temps de discuter avec Ronan, un ami de Boulogne, nous repartons pour l’ascension du Pic du Midi de Bigorre. Il fait beau contrairement à l’an passé. Un bénévole nous dit qu’il fera quand même froid au sommet (2876 m).

Mathieu et Ronan- Col de Sancours

Le terrain n’est pas difficile mais ça grimpe. Il reste encore 300 m de D+ et  4 km. Nous croisons des lamas. Ils sont là pour protéger les troupeaux des loups et autres prédateurs.

Les premiers de la course sont déjà redescendus ! Arrivés à l’observatoire, il y a foule : les touristes et les coureurs du GRP challenge. Ils ont parcouru 40 km et redescendent en téléphérique. Dans ces conditions, nous en profitons pour faire quelques photos.

Observatoire du Pic du Midi

Il est déjà temps d’attaquer la descente, le chemin n’est pas encore trop technique. Il faut cependant faire attention car cela serait dommage de se tordre la cheville.

Cette première partie passe mieux que l’année précédente car il y a 1000 m de D+, en moins. Au ravitaillement du col de Sancours, je m’assois. Par la suite, j’en profite pour manger une bonne purée proposée par les bénévoles.

Descente du Pic du Midi

En route vers Hautacam

C’est reparti. Au pointage, une bénévole nous donne quelques recommandations en cas de rencontre avec un patou. En effet, il y a des troupeaux dans le secteur que le chien garde férocement. J’avais été attaqué l’année dernière, heureusement sans dommage. La bête avait été agressive. On avait alors détourné notre chemin avant qu’il ne s’en prenne à un autre coureur.

Nous passons le col d’Aoube (2639 m) et le terrain devient plus difficile annonçant les futurs pierriers. Sur la suite du parcours, la descente vers Hautacam, nous redoublons d’attention. Le patou d’une part, mais cette année pas de danger à l’horizon ; nous nous méfions quand même lorsque nous croisons des troupeaux. Les tourbières d’autre part, Mathieu s’était tordu le genou l’année dernière. On y repense mais ça passe. Julie, deuxième féminine, dans sa catégorie (SEF), nous rattrape.

Col d’Aoube

Nous arrivons à Hautacam avec 3 heures d’avance, sur la barrière horaire. J’offre un diabolo menthe à Mathieu, pour moi ça sera avec de la grenadine. Nous nous installons en terrasse, le soleil pointe encore à l’horizon. On se restaure avec sandwich au jambon et un peu de fromage. Nous faisons le point. Cette pause nous délasse et change de ce que nous trouvons habituellement sur les ravitaillements. C’est plutôt bon pour le moral.

Nous n’en sommes qu’au kilomètre 61. Le tronçon jusqu’à la première base vie de Pierrefitte est assez “roulant”. Nous repartons en courant, en compagnie de deux traileurs toulousains qui espèrent boucler le parcours, en moins de 60 heures. C’est au-delà de nos espérances mais nous avançons de concert.

Première base vie

L’arrivée sur Pierrefitte est assez monotone et un peu désagréable lorsque nous longeons une départementale, au plus près des voitures.

« Montagne quand tu nous gagnes ! » …

La nuit commence enfin à tomber. Nous franchissons ensuite un raidillon inutile, là, juste pour faire le dénivelé. Le ravitaillement se fait attendre. Nous courons toujours sur une partie goudronnée qui nous paraît un peu longue.

Nous atteignons malgré tout la première base vie. Les bénévoles sont aux petits soins pour nous. Ils nous trouvent une place, dans une base vie bien remplie, nous apportent nos sacs et même une soupe.

Mathieu commence à être en délicatesse avec ses pieds. Il anticipe et utilise du « strap » et des « compeed ».

Je change tous mes vêtements  et même de chaussures. Elles ont déjà fait plusieurs ultras. Celles-ci  sont un peu plus lourdes que les premières mais mon pied sera plus protégé. Nous repartons dans la nuit.

J’ai ingurgité deux riz au lait (quelle bonne idée de la part de l’organisation), bu en quantité suffisante. Je me sens bien.

L’abandon

Nous avons encore 1200 m de D+ et 8 km à parcourir, jusqu’au petit ravitaillement d’Estaing. Les premières difficultés commencent à arriver. Mathieu a les pieds qui chauffent, ainsi que les talons inflammés, sans doute les chaussures. Nous arrivons au bout de la montée et là je sens qu’il n’avance plus normalement dans la descente. Il ne prend plus de plaisir et me fait part de son désir d’abandonner. J’essaye de le motiver comme il a déjà su le faire pour sur d’autres trails ; chez “Guillon” par exemple, lors de la Saute Mouflon, où j’étais au bord de l’abandon.

Le rythme est de plus en plus laborieux. Je ne veux pas le laisser ; afin de l’accompagner jusqu’à Estaing. Nous aviserons alors. La décision ne se fait pas attendre, il est sûr de vouloir abandonner (la douleur devient insupportable).

D’un commun accord, je continue un peu plus vite, pour conforter mon avance sur les barrières horaires. Je vais donc pouvoir me reposer un peu, au prochain ravitaillement bien que je n’ai pas envie de dormir. Arrivé à Estaing, je décide de me coucher 20 minutes au calme, sous une tente, car les premières hallucinations sont apparues.

A mon réveil, une bénévole vient s’enquérir de mon état. Je retrouve Mathieu en PLS (position latérale de sécurité) qui essaye de dormir. Il attend la navette de rapatriement qui passera à 6h30 du matin. Je lui annonce mon désir de ne rien lâcher et d’aller jusqu’où je peux.

Deuxième partie de course

Je repars avec Bernard, qui n’est pas au mieux (problèmes gastriques) mais il a quand même fini le grand tour l’année dernière. Il a donc de l’expérience et gère. Je le distance au petit matin dans le col d’Ilhéou (2245 m) où l’on gravit une montée sévère, pour arriver au petit matin à la station de Lys. L’organisation nous fait descendre jusqu’à Cauterets par des pistes de ski et de vtt de descente. Cela m’amuse cinq minutes mais le paysage n’est pas grandiose.

J’arrive à Cauterets vers 9h du matin, en comptant environ 3h45 d’avance sur la barrière horaire. Cela me permet de prendre mon temps, à la deuxième base vie. Les coureurs ont droit à des fauteuils et ceux qui veulent se reposer, à un petit salon au calme, avec de la moquette.

Je me restaure, toujours le riz au lait, des oranges et quelques parts de pastèque. Il y a même des bonbons. Allez soyons fous …

La suite du parcours s’avère plus agréable. On longe une rivière et plusieurs cascades. Les sentiers sont aussi plus techniques car il y a plus de cailloux.

Montée technique-Cauterets

Il commence à faire chaud. Je marque une pause et m’installe à la terrasse d’un café, en face du pont d’Espagne. Je commande un diabolo citron pour me faire plaisir. J’aurais pu prendre un panaché mais je n’ai pas osé … Je profite alors du paysage et regarde les randonneurs photographiant les cascades où l’eau coule à flots. Il est temps de repartir. J’arrive au lac de Gaube.

Cascade au pont d’Espagne

Je prends alors la pleine mesure du paysage qui m’est offert. C’est magnifique. Je progresse et discute çà et là avec les randonneurs. Je ne croise pas beaucoup de concurrents et ne me fait pas doubler. Il fait très chaud. Je me trempe régulièrement dans la rivière et m’asperge. Ma réserve d’eau s’amenuise. Il faut que j’arrive au ravitaillement, sans plus tarder.

Je prends quand même le temps de me poser un quart d’heure près de la rivière à l’ombre d’un rocher, de retirer mes chaussures et de me tremper les pieds dans l’eau glacée.

Lac de Gaube

L’arrivée au refuge des Oulettes est un soulagement. Les bénévoles nous proposent une garbure, soupe à base de viande. C’est un régal. Il y règne une bonne ambiance malgré la fatigue des participants. Je retrouve Julie au ravitaillement.

Terrain technique

Je repars pour le refuge de Baysellance. La montée est difficile mais le paysage en vaut la peine. Je côtoie le massif du Vignemale. J’entends même un ou deux seracs s’effondrer, preuve du dérèglement climatique. Il ne reste pratiquement rien du glacier, qui s’accroche encore au massif. Les pieds commencent à chauffer car les appuis sont irréguliers. J’ai gardé les mêmes chaussures depuis la première base vie. C’est peut-être une erreur. Baysellance, les bénévoles nous proposent leur meilleure soupe. Je discute et plaisante avec eux. Ils nous décrivent leur montagne avec passion. Face à nous, l’immensité du cirque de Gavarnie et la brèche de Roland s’offrent à nos yeux. Le paysage est lunaire, des ergs de pierres sur des kilomètres à la ronde.

Cirque de Gavarnie depuis le refuge de Baysellance

Il y a encore 15 km de descente jusqu’à Gavarnie. Le début est très technique voire dangereux si on ne fait pas attention. La fin est plus facile mais longue. Je me fais dépasser par des concurrents qui courent. Je fais alors l’effort de partir au train. Cela devient dur. Je rattrape un coureur qui m’avait dépassé et je continue avec lui jusqu’au ravitaillement de Gavarnie. Nous faisons route à trois alors que les deux autres songent à abandonner. Je leur dit de ne rien lâcher. Arrivé à Gavarnie, je trouve une couverture et un petit coin de bitume, parfait pour dormir 30 minutes. A mon réveil, Stéphane, qui voulait abandonner, décide de m’accompagner jusqu’à Luz Saint Sauveur et après il décidera.

Ravitaillement-Gavarnie

Les pieds qui chauffent …

Il y a encore trois petites bosses, avant d’atteindre la troisième base vie, au kilomètre 167. Stéphane mène le groupe et j’en profite pour faire sa connaissance. J’apprends que c’est un randonneur hors pair. En effet, le rythme s’accélère. Je prends la tête, dans la première montée mais je peux difficilement le suivre dans les descentes. Les pieds chauffent de plus en plus. Je sens que des ampoules se forment sur mes talons. La semelle de mes chaussures les pince. Je conseille alors à Stéphane de partir pour  profiter de son avance et se reposer à Luz. Il ne veut malgré tout, pas me laisser. Je l’y invite et il part. Je ne le reverrai plus … Les montées deviennent de plus en plus pénibles. Il y a même un passage sécurisé à franchir de nuit.

Les hallucinations se font de plus en plus fréquentes. Chaque rocher, chaque arbre donne lieu à plusieurs apparitions (le plus souvent, je vois des animaux chats, biches, tigres, enfants, …). Il est temps que je dorme.

A Luz Saint Sauveur, je suis rejoins par René. Il a la « pêche ». Je prends mon sac de délestage et file me reposer dans une salle surchauffée mais dans l’obscurité. Plusieurs lits sont disponibles, le bonheur. Je règle mon réveil pour 30 minutes de sommeil mais n’émerge qu’au bout d’une heure.

Le temps de reprendre mes esprits et je me fais soigner les pieds par l’équipe des podologues bénévoles. Il y a même des ostéopathes pour les massages et un médecin.

Je me restaure : de la boisson, une soupe et du riz au lait. Je me change complètement et enfile ma première paire de chaussures, qui a fait le début de la course, jusqu’à Hautacam.

Un bon repos

Je suis resté 2h30 sur la base vie. Je me sens donc parfaitement reposé. Les jambes sont bonnes. J’espère que les pansements posés par le podologue vont tenir.

Un kilomètre plus loin, je déplie mes bâtons. Le système de blocage ne tient plus sur un des deux. Impossible de s’en servir. Je suis contraint de les ranger dans mon sac. La poisse, je ne pourrais pas les utiliser jusqu’à la fin et suis obligé de les transporter pour rien. C’est un petit coup au moral car j’y suis habitué. Je vais progresser plus lentement, sans point d’appui supplémentaire.

Je passe quand même, le ravitaillement de Barège, km 175,8, sans encombre. Il reste 45 km, c’est la dernière partie de la course mais peut-être la plus difficile et la plus technique. J’encaisse, assez mal, la montée au refuge de la Glère. Il recommence à faire très chaud et les pierriers commencent à avoir raison de mes pieds. La transpiration fait glisser les pansements.

Montée au refuge de la Glère

Au mental

Un diabolo grenadine plus tard, (j’ai vraiment bien fait de prendre de l’argent) je me mets en route vers le col de Madaméte. Je profite un peu du paysage. Nous sommes en pleine réserve naturelle du Néouvielle. L’année dernière, l’organisation avait interdit sa traversée.

Refuge de la Glère

Il y a de plus en plus de pierres. Elles sont de toutes les tailles et souvent instables. Il faut faire attention où on pose les pieds. Sans les bâtons, c’est difficile en montée mais plus sécurisant en descente. La descente du col est très abrupte sur 50 mètres. Heureusement, les guides, placés à l’entrée, sont bienveillants. Ils nous donnent quelques conseils. On plaisante même.

Devant moi, une coureuse fait une chute de 5 mètres au moins, sans gravité. Plus de peur que de mal mais ça me « refroidit » un peu. Ma progression ralentit inconsciemment. Le parc naturel de Néouvielle est un immense pierrier parsemé de lacs. Le mental est attaqué. Il me faut puiser dans d’ultimes ressources, pour progresser. D’autant plus, que le prochain ravitaillement est à 15 km.

Descente vers Hourquette

Je n’en vois plus le bout. J’arrive à la fin de ma réserve d’eau. Encore des pierres et des rochers, c’est l’enfer. Malgré tout, le paysage reste splendide. Heureusement, le temps est clément. Enfin, Hourquette, le pointage prévu ne fonctionne pas car il n’y a pas de wifi. Il se fera au col suivant. J’en profite entre autres pour remplir mes gourdes et manger un peu mais seul le liquide passe. Je ne m’attarde pas. Du reste, la descente vers le restaurant les Merlans, le long de la rivière devient pénible. Des pierres, des racines tout y est, pour achever nos pieds et nos chevilles.

Je rencontre un groupe emmené par un Savoyard dont la cheville a doublé de volume, à cause d’un caillou. On sympathise, il progresse au mental. Je peste contre tout ce que je peux. L’organisation qui n’y est pour rien, le terrain, les cailloux, la distance, … Heureusement, nous recevons les encouragements des coureurs du Tour des Lacs (80 km) et du Tour des Cirques (120 km) qui nous dépassent. C’est ça la solidarité entre traileurs. C’est pour cela que l’on s’engage aussi. Le terrain redevient plus confortable et je me remets à courir jusqu’au dernier ravitaillement.

Ça sent bon la fin

Je discute avec d’autres coureurs. Il reste 14,2 km, avec une grande descente pour atteindre le Graal. J’ai tellement hâte d’en finir d’autant que j’entame ma troisième nuit. Dans ces conditions, je trottine jusqu’au col de Portet et  je cours sur la fin de la course.

Cette descente n’en finit plus, il y a des parties assez raides et                          « casse-pattes ». Ça passe au mental. La dernière partie, à partir de Vignec m’est assez familière car j’ai séjourné, deux semaines en famille, à Saint-Lary, l’année passée.

Je suis alors surpris de la foule qui nous attend à Vieille Aure. Il est 00h45 dimanche matin. Sur la ligne d’arrivée, je me fais doubler par un candidat du 80 km …

Ma joie est modérée car j’aurais aimé terminer l’aventure, avec mon ami Mathieu. Il est là et m’attend. Il me félicite aussi. Par conséquence, c’est l’accolade respectueuse.

J’ai tout donné. Julie arrive après moi. Elle a bien souffert aussi et termine 2ème SEF. Tous ceux que je croise sont bien entamés.

On ne s’attarde pas juste ; le temps de récupérer la veste de finisher, la médaille (preuve de l’exploit) et le sac de délestage. Quelques photos, un appel à ma plus fidèle supportrice (ma femme) et c’est le retour à l’hôtel.

Veste et médaille de Finisher

Le bilan

  • 178 abandons et 250 finishers sur 428 partants
  • Temps du premier  : 38 h 33
  • Temps du dernier : 73 h 56
  • Mon temps : 66 h 38206 ème au scratch – 60 ème/72 VH2
  • Temps de repos : J’ai dormi 2 heures …
  • Un parcours hors norme et bien balisé
  • Des paysages magnifiques et inoubliables
  • Des bénévoles sans lesquels l’exploit n’aurait pas été possible
  • Des rencontres
  • Du partage
  • Pour un compte rendu complet et en images : l’Ultra Tour filmé de l’intérieur  par Marseille Provence production
Montée au Pic du Midi de Bigorre

À propos de Nicolas Trawicki

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