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Ut4M 100 Master – Les tribulations d’un Ultra Trailer – Épisode 2

Ut4M 100

Le jour J – Uriage-les-Bains (km 0)

Le départ de l’Ut4M 100 était prévu à 6 h du matin, d’Uriage-les-Bains (à 17 km de Grenoble). Il nous fallait prendre la navette, à 4 h du matin. Après une courte nuit agitée (le centre de Grenoble est bruyant la nuit), mon réveil sonnait à 3 h. Petit déjeuner rapide, je m’équipais et en avant.

Heureusement l’hôtel était situé à 10 min du départ de la navette. Celle-ci initialement prévue à 4 h, partait finalement à 4 h 50, au grand damne de tous les coureurs présents. Hé oui, on aurait pu dormir un peu plus longtemps. 40 minutes plus tard, le bus arrivait à Uriage.

Ut4M 100

Le premier départ était décalé à 6 h 20 (départ par vagues cette année covid oblige). J’étais dans la troisième (pour un départ prévu à 7 h 00). Malgré le retard, les coureurs prenaient leur mal en patience. L’ambiance était bon enfant, dans l’espace verdoyant, du Tennis Club d’Uriage.

La course

Ut4M 100

Le départ était donné. Après une petite boucle autour du club, on rentrait dans le vif du sujet. J’avais décidé de ne pas prendre les bâtons. Ça grimpait déjà fort dans la forêt. On avait notre lot de racines et de boue mais heureusement, il ne pleuvait pas. La météo était même plutôt clémente.

Ut4M 100

Première montée au Recoin (station de ski de Chamrousse – 13,4 km – 1600 m D+) par des sentiers forestiers. Ça passait sur un train de sénateur. Je continuais donc de monter avec un groupe de 4 ou 5 trailers. Le rythme était bon, le moral aussi. Soudain plus de balisage, oups, … On s’inquiétait, discutait de la conduite à tenir. Le groupe décidait de redescendre et de suivre ainsi les consignes de l’organisation (pas de balisage au bout de 30 m = demi-tour). Une faute d’inattention en fait, puisque la balise était sur le côté. 20 min à redescendre pour trouver le fameux sentier qui nous avait échappé. Bon je n’étais pas à 20 minutes près ; les barrières horaires étaient larges. J’arrivais ensuite au Recoin par des routes de 4*4 assez larges.

La Croix de Chamrousse – 22 km – Altitude 2200 m

Le paysage devenait de plus en plus minéral et le restait jusqu’à la Croix de Chamrousse. On enchaînait sentiers, cailloux, lacs d’altitude … Premier gros ravitaillement, la Croix ; elle m’évoquait des souvenirs de jeunesse, quand je partais en colonie de vacances à la montagne.

Croix de Chamrousse

File de gauche, ravitaillement pour les ultras (100 master et 160 Xtrem) ; à droite le 40 km. Tout cela semblait bien organisé, malgré les règles sanitaires. Je faisais une bonne pause, profitais du Soleil et m’alimentais correctement (sandwich, cake, tucs, coca, …). La météo avait indiqué de la pluie. C’était le Soleil qui pointait le bout de son nez. Cependant, le temps semblait se couvrir au loin.

Ut4M

Secteur montagnard

La prochaine difficulté, le Col du Loup, point culminant de la course (33 km – Altitude 2390 m). Ça montait « dré dans le pentu », mais ça passait sur un train de sénateur. Enchaînement de montées et descentes très techniques, passages avec ligne de vie, présence d’un groupe de chasseurs alpins pour assurer … Il était alors moins frais le gardon.

Ut4M 100

On redescendait sur la base-vie de Saint-Nazaire-Les Eymes (km 52,4), il faisait chaud. Je trouvais là quelques compagnons d’infortune, pour terminer le tronçon. Je traversais alors sous le cagnard, une zone interminable, le long d’une voie ferrée, pour rejoindre cette fameuse base-vie. De toute façon, on était bien obligé de faire ce tronçon, qui nous replongeait dans la civilisation. Je n’en garderai pas un souvenir impérissable. La base vie ; je me refaisais une santé. Je prenais mon temps et m’allongeais un peu avant d’attaquer le massif de la Chartreuse, qui s’annonçait boueux. On s’y attendait ; c’est de la forêt donc une zone humide, d’après les habitués de la région.

Deuxième partie de course

La nuit commençait à tomber. J’arrivais au Habert de Chamechaude (65 km – Altitude 1400 m), une petite boucle de 400 m de dénivelé ensuite. J’accusais le coup. Gros coup de barre. Après m’être posé une demi heure au coin du feu, je repartais et avançais petit à petit. Je m’arrêtais fréquemment. On croisait des trailers, qui montaient et d’autres qui descendaient (c’était parfois un peu dangereux, car il n’y avait pas souvent la place pour deux). Tout d’un coup sans savoir pourquoi, ça allait mieux. Je commençais donc à descendre à plus vive allure.

La boue

Fin du calvaire, mais il y avait de la boue qui collait bien aux chaussures. Je continuais dans la forêt, seul au monde. Ma frontale me fit défaut, je prenais celle de rechange qui tombait en rade aussi. Je m’apprêtais alors à passer la nuit en montagne (et attendre là que le jour se lève), jusqu’à ce qu’un autre trailer arrive. Celui-ci me fournissait la lumière nécessaire, pour que je puisse prendre mes piles de rechange. Ouf sauvé.

Je me faisais alors doubler par les premiers du Xtrem. « Casquette verte » filait et me dépassait, je ne parvenais pas à suivre son rythme … Une halte au Sappey (78,9 km) et l’arrivée se rapprochait.

Grenoble et l’arche d’arrivée

Montée au fort du Saint-Eynard, Col de Vence (km 86) et vue exceptionnelle sur Grenoble la nuit. Dernier ravitaillement le long d’une route, il restait 10 km de chemin facile. Le fort de la Bastille et c’était l’arrivée sur Grenoble. Une descente interminable. Je n’en voyais plus la fin. Seulement, je n’étais pas au bout de mes surprises, car l’organisation nous offrait un petit tour de la vieille ville. C’était dimanche matin, il n’y avait personne. Grenoble se réveillait lentement. J’arrivais tout seul sous l’arche d’arrivée, le temps anecdotique : 25 h 10 min. L’épreuve se gagnait cette année, en 12 h 09. Le temps de récupérer le t-shirt de finisher, la médaille, de se restaurer et je filais pour une douche bien méritée.

Arrivée

Un petit mot sur l’organisation

L’Ut4m est vraiment une course à découvrir. Il y en a pour tous les goûts et toutes les envies. En effet, l’organisation propose quelques 12 formats de course (du 20 km au 160 km). L’équipe de l’Ut4M s’attache vraiment, à ce que tout se passe pour le mieux, mais ne peux éviter quelques couacs (départ des navettes, retard au départ, mailing abondant, …). Le 160 X-Trem fait partie des courses les plus difficiles du territoire. Le format 100 Master constitue alors un bon préambule, pour s’attaquer par la suite, à la course phare. Deux massifs à parcourir, un terrain de jeu technique, des paysages à couper le souffle, l’épreuve a tout d’une grande.

Ambiance

Le site de l’organisation

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