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Ultra Trail des Montagnes du Jura – 2ème édition , déjà tout d’une grande

Nico fait su saut à skis

UTMJ 2021

Immersion

Qu’il est bon de remettre un dossard, en cette fin d’année 2021, marquée encore par la crise sanitaire. Nous avions découvert la première édition de l’UTMJ, l’année dernière, sous le format 72 km et 2300 D+ avec « La Renarde » (voir fiche technique). A l’époque, nous avions beaucoup aimé la région, l’ambiance et l’organisation. Il y avait eu quelques petits couacs dûs à l’inconnu, mais la première édition était déjà très bien organisée.

Avant-course

Cette année, nous revoilà de retour à Métabief sous un format un peu plus long, la Franco-Suisse 110 km et 4210 D+ (officiellement 113 km et 4600D+ à la montre). L’idée, de traverser deux pays, nous rappelle la campagne UTMB de 2017. Que de bons souvenirs ! C’est sans vraiment avoir préparé cet évènement, que nous arrivons à la gare de Frasne.

Nous sommes accueillis par Charlotte et Nadège, qui gèrent la communication de l’évènement. Nous nous laissons guider. Arrivés à Métabief, on nous remet les clefs d’une voiture de l’organisation, pour pouvoir nous déplacer et être autonomes. Juste incroyable.

Nous nous installons désormais dans notre repaire (nous étions déjà logés dans cet établissement) à Jougne qui, nous l’apprendrons plus tard, sera la base vie du 78ème kilomètre.

Après avoir préparé notre « race pack », nous nous dirigeons vers la coopérative, où Mont d’Or, Comté, et autres victuailles sont à l’honneur.

« Une pasta party et au lit »

La pasta party fait partie du « package ultra ». Une bonne ration de glucides, pour attaquer le gros morceau de demain. Si je devais émettre un tout petit bémol sur l’organisation de cette 2ème édition de l’UTMJ ; ce serait un peu plus d’indications sur le lieu de restauration. Mais si vous voulez d’autres points négatifs, ne cherchez pas ; il n’y en a pas.

« Une organisation mise à l’honneur »

Nous avons pu constater l’évolution et la grande qualité d’organisation, représentée par l’Espace Mont d’or et Eric Picot son président.

Petits florilèges de l’évolution d’une édition

Si vous souhaitez venir participer à la 3ème édition, voici ce que propose l’UTMJ :

Retour sur la course

Sur la ligne de départ

L’année dernière, nous nous étions étonnés d’arriver 2 h en avance, sur la ligne de départ (gymnase à côté de l’arche) et qui plus est sans café chaud ni en-cas pour patienter.

Cette année l’UTMJ a revu sa copie. C’est un vingt sur vingt ; avec une arrivée seulement une heure avant le départ. Café, croissant, fruits secs, et bonne humeur sont au rendez-vous (Je sais ce n’est pas très bon avant le départ, mais un peu de gras ne fait de mal à personne).

Nous sommes accueillis sur la ligne de départ aux Rousses (39), par le Duc de Savoie speaker et trailer Ugo Ferrari, de la Team élite Brubeck.

Les Rousses-Morbier : 17,8 km – 990 D+/ 1130 D-

5, 4, 3, 2, 1 et c’est parti pour…quelques heures de sports et aventures. Je pars avec mon binôme de toujours, Nico, sur un rythme, qui me paraît soutenu. Malgré notre expérience de l’ultra, je suis dans le flou total.

Le manque de préparation et la fatigue d’un déménagement y sont sans doute pour quelque chose. On ne va pas se mentir, les sensations ne sont pas bonnes. J’ai l’impression que mes jambes ne veulent pas avancer, avec des courbatures imaginaires, dès les premiers kilomètres.

Cette première partie est un long chemin de croix. L’envie est là et petit à petit les sensations reviennent.

Premier ravitaillement Morbier

Pour ce premier ravitaillement, la stratégie est  : arrêt au stand, on fait le plein et on repart. C’est sans compter, sur la bonne ambiance, les produits locaux (Morbier oblige) les bénévoles, qui du coup, nous invitent à prolonger le plaisir quelques minutes.

Morbier-Bellefontaine : 7 km – 440 D+/ 240 D-

Avec le soleil qui nous accompagne, cette petite portion est très agréable. Les paysages sont sublimes.

 « L’ultra, l’aventure, les rencontres … »

Dans notre sport, et plus précisément dans les épreuves d’endurance, il y a souvent des rencontres, parfois un regard suffit pour se comprendre.

Cette épreuve nous a permis de rencontrer Jérémie, un trailer méthodique, avec une gestion de course de métronome. Une belle personne, que nous avons appris à connaitre au cours de notre périple Jurassien.

Pour l’anecdote, Jérémie beaucoup plus performant que nous, a choisi de vivre l’aventure sportive mais aussi humaine au détriment de la performance. Je dévoile un peu la fin, mais nous avons franchi ensemble la ligne d’arrivée. Nous sommes très heureux de l’avoir rencontré, merci l’UTMJ.

Bellefontaine – Chapelle des bois : 10,2km – 370 D+/ 400 D-

Cela fait maintenant quelques heures, que nous évoluons et le corps répond bien. Le tracé de cette Franco-Suisse me convient parfaitement. Le terrain est plutôt roulant. Il permet une progression rapide. Je trouve cela grisant et motivant. Le D+ arrive en fin de tracé, avec des escaliers interminables, pour accéder au Graal : le fromage local du 3ème « ravito ».

Chapelle des bois – Chaux Neuve : 11 km – 500 D+/ 550 D-

Une des particularités de cette portion, et sans doute un des moments mémorables de l’UTMJ, la traversée remarquable d’un tremplin de saut à skis.

La vue du haut du tremplin est « à tomber par terre ». On s’imagine en skieur volant et défiant la gravité, jouant avec le vent, tel un oiseau.

Maintenant il faut le descendre ce toboggan géant ! Et c’est parti pour un escalier vertigineux, aux pieds duquel se trouve « l’arrêt au stand » du 45ème kilomètre.

Chaux Neuve – Mouthe : 7,8 km – 240 D+/ 290 D-

Nous repartons direction Mouthe, au km 52,8. Nous connaissons très bien cette portion pour l’avoir emprunté l’année dernière sur La Renarde. L’alternance marche-course, nous permet de papoter avec des traileurs locaux, toujours aussi cool.

On discute de la première édition et des conditions météo dantesques. On partage nos singles avec… des chiens de chasse ; plus occupé à traquer le gibier, qu’à venir sentir les odeurs corporelles, de quelques humains excentriques.

Mouthe – Grange Raguin : 8,8 km – 420 D+/ 240 D-

Cette portion est plus à découvert. Il y a donc un peu plus de vent. C’est sur ce même tronçon, que nous avions pu observer un lynx, l’année passée.

Grange Raguin – Jougne : 12,9 km – 560 D+/ 710 D-

Nous sommes au km 63. Les jambes commencent à « grincer ». On repart difficilement vers la base vie de Jougne,un excellent repas nous attend. Mais avant cela, il va falloir courir un peu malgré les douleurs.

« Depuis plusieurs kilomètres, mes genoux font l’essuie-glace ».

Malgré mes semelles orthopédiques, les tendinites sont de retour et me le font bien sentir. Il devient difficile de courir en descente et, après être monté au Mont d’Or avec cette vue incroyable sur le Mont Blanc ; il faut bien redescendre.

« Jougne et la base vie sont en vue. »

Un traileur Suisse nous explique la suite du parcours et les difficultés à venir. Je ne l’écoute pas. Trop pressé de me poser à la base vie, nous sommes au kilomètre 76.

Petite particularité, la base vie de Jougne est également le lieu où notre chambre d’hôtel est localisée. Nous sommes accueillis par ces même bénévoles, laissés le matin très tôt. Nous plaisantons avec eux. Que cela fait du bien, un peu de chaleur humaine.

La nuit arrive, le froid avec. Nous rêvions de manger autre chose que du fromage, de la banane ou du pain. Notre vœu est exaucé. Un « combo » soupe de pois cassés, suivi d’un bon plat de riz tomate est salvateur, pour des organismes fatigués.

Nous profitons du confort de notre chambre, pour nous changer en intégralité. Le luxe, se laver les mains et les dents ; un confort absolu. L’idée d’arrêter après une quinzaine d’heures aurait pu nous traverser l’esprit. C’est sans compter sur une notre motivation. Nous sommes remontés à bloc, après ce trop court passage à Jougne.

Jougne – Grange Neuve : 11,8 km – 780 D+/ 510 D-

20 h 30, il reste environ 35 km et 1000 m de D+. Nous repartons à trois. Jérémie a de plus en plus de mal à courir. Ces quadriceps le font souffrir. C’est son son premier ultra. Nico avance toujours aussi bien, c’est lui qui fait la trace. Celle-ci a été modifiée, suite à un débalisage sauvage. L’organisation nous a informés de la nouvelle trace, par la voie de ses bénévoles, sur la base vie à Jougne (Nous apprendrons plus tard par la voie d’Éric le président de l’espace Mont-d’Or que l’organisation avait déjà plusieurs tracés de secours balisés, au cas où). Incroyable la réactivité et la communication ! Bravo !

Le ravitaillement approche

Le froid nous accompagne désormais. J’ai la chance d’avoir bien choisi mon matériel. Une sous-couche complète haut et bas du corps Brubeck, une protection vraiment parfaite, pour affronter la nuit.

Nous arrivons à l’avant-dernier ravitaillement, une ferme perdue dans la « pampa ». Malgré la nuit avancée, l’accueil est toujours 5 étoiles. On nous propose même un petit « remontant » que nous déclinons avec gentillesse. Jamais pendant, mais la bière à l’arrivée sera la bienvenue.

Grange Neuve – Pré Malvilain : 13,3 km – 550 D+/ 680 D-

Cette portion est la plus difficile du parcours, alternant montées courtes mais très pentues et techniques, avec des passages vertigineux, sur des crêtes très venteuses. C’est long, très long, interminable même. La fatigue et les douleurs nous accompagnent. Le froid, malgré nos protections, accentue les mauvaises sensations.

Le dernier « ravito » est une petite cabane fort sympathique. Notre esprit n’est plus à la fête, mais les bénévoles Suisses sont aux petits soins avec nous. On ne s’éternise pas.  Il est tard et on veut en finir.

La dernière ligne droite, Pré Malvilain – Métabief : 8,2 km – 280 D+/ 430 D-

La fin du tracé nous réserve encore deux-trois petites bosses, qui piquent bien les jambes. Les sensations de fin de course sont partagées entre la lassitude, la fatigue et l’euphorie de passer enfin cette ligne d’arrivée, après 23 h de course. Il est donc 4 h du matin, nous arrivons main dans la main tous les trois, heureux. Un repas chaud et direction la base vie de Jougne où notre lit nous attend, pour quelques heures de sommeil bien méritées.

En aparté

Au-delà de la course elle-même, nous avons été complétement conquis par cette jeune et déjà tellement expérimentée organisation de l’UTMJ. Je n’ai pas de superlatif, pour exprimer tout l’engagement de l’Espace Mont d’Or. Par la voix d’Éric, elle représente l’ensemble des personnes, qui y ont mis du cœur à l’ouvrage. On sent clairement que cette association veut promouvoir le trail et mettre sa région à l’honneur. Je crois qu’ils ont réussi. L’UTMJ, va probablement s’installer durablement sur le circuit trail. Encore merci, pour cette aventure.

Eric Picot président espace Mont d’Or

Remerciements

Nous tenons sincèrement à remercier l’Espace Mont d’Or, de nous avoir permis de couvrir l’évènement, avec la prise en charge intégrale de notre venue ; encore merci pour tout. Eric le président pour son temps passé à répondre à nos questions. Nadège et Charlotte pour la coordination, la logistique et leur gentillesse.

“Longue vie à l’UTMJ.”